Les îles Baléares - Majorque, Ibiza, Minorque ou Formentera - ont pris des mesures ces dernières années pour réduire de manière significative les droits de succession et de donation. Dans cet article, nous analysons ce que les nouvelles règles signifient pour vous, tant dans le cas d'une succession que dans celui d'une donation.
Exonération des droits de succession : qu'est-ce qui a changé ?
Auparavant, il existait une exonération de 99 % de l'impôt sur les successions en ligne droite aux Baléares. Cependant, la nouvelle réglementation, qui entrera en vigueur en juillet 2023, introduit les éléments suivants a Exemption 100% sur le montant de l'impôt à payer. Concrètement, cela signifie que les héritiers ne paient plus de droits de succession.
Cette quasi-abolition s'applique spécifiquement aux héritiers dits du groupe I et du groupe II :
- Groupe I : Enfants et petits-enfants de moins de 21 ans.
- Groupe II : Enfants et petits-enfants de plus de 21 ans, conjoints, certains partenaires enregistrés, parents et grands-parents.
L'exonération 100% est un régime très favorable, mais il est liée à la résidence fiscale du défunt. En principe, la succession d'une personne qui ne résidait pas aux Baléares ne peut pas prétendre à cette exonération spécifique, même si les héritiers y résident ou si les biens s'y trouvent. La législation des îles Baléares est donc principalement destinée aux successions de ses propres résidents. Il n'est pas clair aujourd'hui comment cette condition correspond aux règlements de l'UE.
Exemple : Supposons que Jan, résident fiscal à Majorque, décède et lègue sa villa d'une valeur de 1 500 000 euros à sa fille, Annelies. Selon les anciennes règles, Annelies serait redevable d'un montant substantiel de droits de succession. Toutefois, grâce à la nouvelle exonération 100%, sa facture fiscale est ramenée à zéro euro.
Les dons sont également exonérés, mais il convient de respecter certaines conditions
La même révolution fiscale s'applique également aux donations entre personnes vivantes. Les parents qui souhaitent transférer de leur vivant leurs biens espagnols à leurs enfants peuvent désormais le faire sans que ces derniers aient à payer de droits de donation. Là encore, la Exemption 100% pour les bénéficiaires du groupe I et du groupe II.
Cet arrangement rend particulièrement attrayant le fait de ne pas retarder les transferts de richesse, mais de les planifier de manière proactive. Pourtant, c'est précisément là que se cache un problème important, qui déplace l'attention du bénéficiaire vers le donateur.
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Impôt espagnol sur les plus-values pour le donateur
Il s'agit d'un impôt souvent oublié et qui peut réserver de mauvaises surprises. Bien que le bénéficiaire du cadeau (par exemple, votre enfant) ne paie pas de droits de donation, l'impôt sur le revenu des personnes physiques n'en paie pas. donateur sont confrontés à une facture fiscale importante au titre de l'impôt espagnol sur le revenu des personnes physiques.
Le principe est le suivant : les autorités fiscales espagnoles considèrent une donation comme une vente fictive. Le donateur est imposé sur la valeur ajoutée que le bien a réalisé entre le moment de l'achat et le moment du don. Il s'agit d'un impôt sur une plus-value que vous n'avez pas effectivement reçue, mais qui est considérée comme réalisée.
Clarifions cela à l'aide d'un exemple numérique :
- Vous avez acheté un appartement à Ibiza il y a 15 ans pour un montant de €300.000.
- Aujourd'hui, vous décidez de donner cet appartement à votre fils. La valeur de marché au moment de la donation est fixée à €700.000.
- La plus-value fiscale s'élève à 700 000 € - 300 000 €. €400.000.
En tant que donateur, vous devrez payer l'impôt espagnol sur les plus-values sur ce montant de 400 000 euros. Cet impôt est progressif, avec les taux suivants (en vigueur pour 2024) :
- Jusqu'à 6 000 € : 19%
- De 6 001 € à 50 000 € : 21%
- De 50 001 € à 200 000 € : 23%
- De 200 001 € à 300 000 € : 27%
- Plus de 300 000 euros : 28%
Dans cet exemple, l'impôt pour vous, en tant que donateur, s'élèverait à près de 100 000 euros.
Pour les non-résidents un taux forfaitaire de 19% s'applique.
Les différence essentielle avec un héritage est que cet impôt sur les plus-values ne s'applique pas en cas de décès. Dans le cadre d'une succession, les plus-values réalisées du vivant du testateur sont "abandonnées" sur le plan fiscal. Pour vos héritiers, la valeur au moment du décès constitue la nouvelle valeur de départ, ce qui représente un énorme avantage fiscal.
En savoir plus sur l'impôt espagnol sur les plus-values.
Héritage et donation aux îles Baléares : la planification reste essentielle
Les changements législatifs intervenus aux Baléares changent indéniablement la donne en matière de planification patrimoniale. Les donations et les successions entre parents, enfants et partenaires sont désormais pratiquement exonérées d'impôt..
Le message principal, cependant, est qu'un don n'est pas sans conséquences. Le message principal est cependant qu'un cadeau n'est pas sans conséquences. l'impôt potentiel sur les plus-values pour le donateur peut être considérable et rend impératif un examen attentif entre un don du vivant et un transfert par héritage.
Chaque situation est unique et dépend de votre situation personnelle, de la valeur de votre bien et de votre vision à long terme. C'est pourquoi il convient de toujours demander l'avis personnalisé d'un expert avant d'entreprendre quoi que ce soit. Une analyse approfondie des implications fiscales tant espagnoles que belges ou néerlandaises est indispensable pour une planification successorale réussie.